41 rue lécuyer chorégraphie | fluctuat nec mergitur

Projet in situ pour un large nombre de participant·e·s (2010)

Fluctuat nec Mergitur est un projet in situ qui a pris la forme d’un embouteillage scénique organisé par Lenio Kaklea en 2010. Le projet a été conçu comme une réponse performative à la première édition de danse élargie, concours de danse qui s’est depuis établit à Paris. Fluctuat nec Mergitur s’est approprié le langage provocateur de l’appel à projets du concours et a lancé un large appel à participation qui a réuni 300 participant·e·s pour un week-end à Paris. Le jour de la compétition les participants du projet ont effectué un lent remplissage de la superficie de 300 mètre carré de la scène du Théâtre de la Ville en ralentissant l’enchainement de la sélection officielle de pièces de 10min. Fluctuat nec Mergitur n’a pas gagné aucun de quatre prix du concours.

Durée: 10 minutes

Fluctuat nec Mergitur
Une idée lourde pour une danse élargie.


Mesdames et Messieurs du jury,

Nous nous permettons d’envisager une confrontation concrète à la proposition d’une “danse élargie”. Un crash test des proportions afin d’expérimenter pleinement les données constitutives d’un concours.
Un jeu littéral avec les limites physiques d’un plateau, une “démocratisation” de son espace, qu’il y ait autant de personnes de part et d’autre de la scène.
Car puisqu’ il est question d’ouvrir, d’élargir, on ne peut y répondre que par faire entrer,
R e m p l i r .

Combien de personnes supporte le plateau du Théâtre de la Ville?
Combien de personnes faut-il pour le remplir?
Comment n’occuper l’espace qu’avec des corps?
20m de largeur x 17m de profondeur, 1m carré par personne = 340 interprètes sur le plateau du Théâtre de la Ville!
Et si les couloirs sont trop étroits, si les règles sont trop rigides, la sécurité importante (bien sûr), on pourra arrondir à 300.
Certes, nous rentrerons nombreux, mais nous marcherons avec légèreté, c’est une promesse!

Une entrée monumentale de 300 personnes, sans, pourtant, une seule image figée :
10min de marche sur scène, un par un, une personne toutes les 2sec, pour prendre une place, prendre “sa” place, mesurer l’espace avec des corps.
Un geste simple : le mouvement d’un remplissage continu.
Une proposition mesurable : aussi large que son plateau, aussi lourde que ses interprètes, dense comme les personnes qui la rendent visible.
Une pièce : Ou plutôt... un début de pièce, ou plutôt de nombreux débuts de pièces, ou plus précisément 300 débuts de pièces en 10min.
Une expérience “économique”, un concours de danse à la fois élargi et condensé.

Et comment mobiliserons-nous, alors, toutes ces personnes?
Nous suivrons les règles là aussi : nous relayerons l’information, le désir, le plus largement possible.
Nous passerons par les universités, le pôle emploi, les institutions culturelles, les associations maritimes, d’amateurs de yoga ou de montagne...

Et si l’on gagne?
10.000 euros divisés par 300, car nous devrons payer ceux qui nous feront profiter de leur présence. 30 euros par personne, un dîner gagné, une fête au Mistral.
Pas au stade de France, pas pour un match de football.
Une fête de la danse au centre de la ville ?